Ulugh Beg, le sultan astronome

Petit aparté qui va particulièrement plaire aux scientifiques qui nous lisent (mais pas qu’à eux hein !). Vous l’avez remarqué, le nom d’Ulugh Beg est souvent mentionné dans nos articles sur l’Ouzbékistan.
Peut-être le connaissez-vous, peut-être pas.

Image par LoggaWiggler de Pixabay

Ulugh Beg est des petits-fils de Tamerlan, sultan de la dynastie timouride durant la première moitié du XVe siècle. C’est donc un contemporain de Jeanne d’Arc.

Son vrai nom est Muhammad Taraghay mais il est surnommé, même de son vivant, Ulugh Beg, qui signifie « Grand Prince ».

Il est fait assassiner par son propre fils et considéré comme un martyr.

Au-delà d’avoir été un monarque éclairé, favorisant les arts et les sciences, Ulugh Beg est connu pour avoir été un astronome et un mathématicien d’envergure. Il a laissé à Samarkand plusieurs constructions, dont une des plus grandes madrassas (université) d’Asie centrale et un observatoire astronomique sans équivalent à l’époque. 

Ulugh Beg laisse également les Tables sultaniennes, réalisées avec son équipe dans son observatoire. Ces tables recensent plus de 1 000 étoiles, dont les positions furent calculées par l’équipe d’Ulugh Beg, et dont certaines sont décrites pour la première fois.

Ces tables resteront une référence pendant près de deux siècles. Transmises en Occident, elles sont une étape cruciale dans la construction de notre connaissance astronomique actuelle, au point qu’un cratère de la Lune et une astéroïde ont été nommés en l’honneur du sultan.

PS : Pour les mathématiciens qui nous lisent, vous avez surement déjà croisé le théorème d’Al-Kachi. Et bien sachez que son inventeur, Al-Kachi, fit partie de l’équipe de savant d’Ulugh Beg et travailla dans son observatoire astronomique.

Bibi Khanum, une grande reine

Vous ne connaissez peut-être pas Bibi Khanum, la légendaire épouse de Tarmerlan. Peu de textes lui sont intégralement consacrés, mais il est impossible de trouver le moindre écrit sur la vie de Tamerlan sans se pencher sur celle de Saray Mulk Khanum, dite Bibi Khanum. Alors qui était-elle ?

Saray Mulk Khanum fut une princesse mongole issue de la lignée directe de Gengis Khan. Elle fut d’abord mariée au beau-frère de Tamerlan puis, après que la mort de son époux, elle épousa Tamerlan lui-même, lui donnant ainsi le rang de Gendre impérial (un titre suffisamment important pour que Tamerlan la fasse graver sur sa monnaie).

De part son rang et sa prestigieuse ascendance, Saray Mulk Khanum était surnommée Bibi Khanum, ce qui signifie Princesse Aînée en turco-persan. Elle resta toute sa vie la plus importante des femmes de Tamerlan et fut considérée comme ayant un véritable pouvoir dans l’Empire par de nombreux ambassadeurs étrangers.

Elle a eu en effet une importance historique non négligeable, d’une part parce qu’elle a eu une grande influence sur son époux, et d’autre part parce qu’elle a régné sur son empire pendant ses campagnes militaires.

Khanum n’a pas eu d’enfant avec Tamerlan. Elle supervisa cependant l’éducation de ses héritiers, et notamment d’Ulugh Beg. A Samarkand, elle a notamment laissé une madrassa (une université), symbole de ses ambitions pour la capitale de l’empire timouride.

Son mari, juste avant sa mort, lui a également dédié une des plus grandes mosquées jamais construites à l’époque, dont les minarets atteignaient les 50 mètres de hauteurs et dotée d’un iwan monumental de 35 mètres. Célébrée par tous les artistes et les auteurs de l’époque, la mosquée Bibi Khanum fut construite en 5 ans, par 500 ouvriers, 200 architectes et artisans et 95 éléphants. En toute simplicité.

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Mais selon certaines sources, ce serait Bibi Khanum elle-même qui aurait commandé cette mosquée pour surprendre son époux à son retour de la guerre. Dans tous les cas, si le bâtiment fut rapidement endommagé par les tremblements de terres, fréquents dans cette région, la mosquée Bibi Khanum est considérée comme l’un des édifices les plus emblématiques d’Asie centrale.

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